Première exposition de Chapelle Vidéo

Publié le : 27 décembre 20184 mins de lecture

Chapelle Vidéo est un nouveau programme d’expositions d’art vidéo en Seine-Saint-Denis. La chapelle de l’ancien carmel, située au sein du musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, accueillera désormais deux fois par an des oeuvres vidéo de la Collection départementale d’art contemporain.
Avec les oeuvres vidéo de : Véronique Aubouy, Catie de Balmann, Frédéric Dumond, Elise Florenty, Grout/Mazeas, Masahide Otani, Estefania Peñafiel-Loaiza

Quels sont donc les liens entre écriture et mémoire ? L’écriture doit-elle être effacée pour réactiver l’imagination ou au contraire est-elle le moyen de mettre le monde à distance pour mieux le comprendre ? Les oeuvres contemporaines n’hésitent pas à aborder ce sujet classique de l’art et de la
philosophie sous des formes renouvelées.

Le titre de cette première exposition, Effacement visible, contient en lui-même une contradiction que l’on retrouve au coeur de la plupart des oeuvres présentées. En effet, chacune met en scène une écriture sur le point de disparaître mais qui devient, dans le même temps, l’instrument d’une possible réinvention.

Dans Préface à la cartographie d’un pays imaginé, la main d’Estefania Peñafiel-Loaiza écrit autant qu’elle efface, pendant que Masahide Otani persiste dans son geste alors qu’une pluie de cinéma transforme son écriture en volutes d’encre (Bureau Belge).

Travaillant à la reconstruction de sa capacité à parler, le personnage de Kino Krov d’Elise Florenty se heurte à des mots et des lettres géantes. Les lecteurs de l’oeuvre de Proust réactivent un monde en sommeil et ce faisant, Véronique Aubouy nous offre un portrait choral contemporain (Proust lu).

Les pigeons de Psychose se nourrissent de lettres avec avidité sur la caméra de Catie de Balmann alors que celles de Text de Frédéric Dumond dansent sur l’écran et laissent affleurer d’éphémères poèmes. L’invective misanthrope de Grout/Mazéas (Je hais tout le monde, mec) se détache par bribes et peu à peu les mots se désagrègent, tels les oripeaux d’une violence vaine.

La Collection départementale d’art contemporain a été créée en 1986 par le Conseil général, dans l’objectif de soutenir la création contemporaine et de la rendre accessible au plus grand nombre grâce à des dispositifs de médiation. Chaque année, entre 10 000 et 15 000 personnes ont l’occasion de découvrir ces oeuvres grâce à des expositions sur le territoire. En évolution permanente, cette collection est ouverte à la diversité des formes de la création : peinture, sculpture, installation, photographie et plus particulièrement la vidéo ces dernières années.

Le musée d’art et d’histoire de Saint-Denis a été créé dans l’ensemble conventuel du Carmel à l’initiative de la ville en 1981. Ses collections permanentes évoquent le passé et l’histoire de la cité dionysienne dans son sous-sol (archéologie médiévale), son territoire (histoire du couvent et archéologie industrielle) ou son histoire politique et sociale (Guerre de 1870 et Commune de Paris, fonds Paul Eluard, Pablo Picasso, Francis Jourdain, Honoré Daumier, Jean Effel…). Le dialogue entre la mémoire et l’écriture y est constant.

L’actuelle chapelle du carmel est une construction néo-classique inaugurée en 1785. Elle fut par la suite transformée en tribunal de justice de paix (de 1895 à 1994) et est aujourd’hui un lieu d’expositions temporaires du musée.

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