L’expo du chat

Publié le : 29 janvier 20194 mins de lecture

Après une longue absence des cimaises belges, Philippe Geluck investit jusqu’au 17 avril 2012 le Grand Sablon. 2 expositions lui y sont, en effet, consacrées, ainsi qu’une 3ème (hors Sablon) chez Schleiper.

La 1ère inaugure la nouvelle Galerie Petits Papiers qui occupera désormais l’ancienne « Vaisselle au kilo ». En prolongement, Philippe Geluck nous invite à traverser la vénérable place jusqu’à la rue Ernest Allard pour rejoindre la Lancz Gallery, traditionnellement habitée par des tableaux, dessins et gravures des XIXe et XXe siècles.

Un trait d’union entre les anciens et les nouveaux venus,entre la Bande Dessinée et l’Art.

Une promenade ou humour et dérision guideront vos pas.

Dans cette 1ère expo en Belgique depuis la grande exposition, Le Chat s’expose, au Palais du Cinquantenaire en 2004, Philippe Geluck propose une trentaine d’acryliques sur toiles réalisées entre 2006 et 2012, des dessins et quelques planches originales.

Les visiteurs pourront découvrir ou revoir les dessins auxquels le célèbre humoriste est particulièrement attaché mais pas uniquement.

Car si la palette de Philippe Geluck parcourt de nombreux thèmes, il s’est, cette fois, particulièrement intéressé à l’Art,avec un grand A, ancien et moderne.

Il nous livre ainsi une série de tableaux mettant en scène des styles, des icônes, des chefs de file…

Il dégoupille notamment avec flegme devant Mona Lisa, l’Action painting de Pollock, les compressions de César, ou encore la Vénus de Milo, à moins qu’il ne s’agisse de gravures et illustrations du XIXe siècle.

En se les appropriant, Philippe Geluck se joue des codes et des signes communément admis par notre société occidentale en matière d’Art.

Critique débonnaire, il nous ramène au sens littéral, commente sans complexe. Son but n’est pas de nous asséner de nouvelles vérités mais d’écorner les valeurs admises.

Ses pirouettes verbales coupent court à toutes polémiques improductives. Il utilise le non sense, impose la langue au coeur des toiles.

Cruel ou poète, il questionne.

L’humour semble être le seul à nous ramener à la vie et à sa force créatrice.

Lorsqu’il adapte aussi dessins et phylactères sur la toile, il déroge encore à la règle du « beau ».

Dans les 2 cas de figure, jeux de mots et détournement d’images se jouent des idées reçues et des conventions.

Ne comptez cependant pas sur Le Chat pour apporter des réponses à vos questions.

Comme à son habitude, il brouille les pistes, les détourne, nous encre dans le quotidien et désacralise le tout avec insolence pour mieux nous faire sourire.

Électron libre sur la planète du 9e art, Philippe Geluck ne s’est jamais laissé étiqueter.

Homme de théâtre, écrivain, chroniqueur à la télévision, dessinateur, l’homme-orchestre s’est nourri de ses multiples talents.

Son art relève autant du langage, de la pensée,de la poésie que du dessin.

Pour le bonheur de nos muscles zygomatiques, il n’hésite pas à souligner l’absurdité de notre société et à nous la renvoyer en boomerang avec flegme et bonne humeur.

Son héros est fait du même bois. Le Chat est, sans aucun doute, le plus atypique héros du dessin d’humour. Roi dela dérision, il s’empare des idées reçues pour les renverser et les détourner du bon sens au profit de l’absurde.

Le félin nous assène ses contrevérités avec aplomb. Il partage avec nous ses réflexions solitaires, nous invite à la table de ses neurones boulimiques.

Et surprise, nous nous y sentons enfamille. Nous nous projetons d’emblée dans la vision du monde qu’il nous propose ! Normal c’est le nôtre. Alors, mieux vaut en rire !

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